Michel, deux fois
À partir de 12 ans, en français
Dans « Michel, deux fois. », nous prêtons à notre personnage la qualité de ne pas choisir. Il s’offre au public comme déclinant avec sensibilité et finesse deux possibilités d’une même existence. Nous suivons tout à la fois Michel tel qu’il aurait pu être, et Michel tel qu’il est pourtant. Mais lequel est lequel ? Chaque station du spectacle, celui-ci conçu comme une déambulation, est l’occasion de faire de la rue une caisse de résonance. Des lieux communs urbains comme incarnation de son double destin, comme possibilité de projection du spectateur et d’empathie. L’écho de Michel, son écho deux fois. À partir de référents concrets et ordinaires (le vocabulaire de la vie et de la ville de tous les jours) utilisés comme un moyen de se fondre dans la cité, nous dévions avec astuce dans un monde de fable en prenant nos spectateurs par la main. Un univers situé juste à côté du nôtre et qui permet la poésie, dans lequel Michel évolue tant bien que mal, avec ou sans réussite. Les fresques d’Hippolyte collées sur les murs sont autant de paysages mentaux qui attendent que leur personnage vienne leur donner vie. La fin, surprenante, retourne la dramaturgie sur elle-même en obligeant le spectateur, contrairement à Michel, à faire un choix crucial. Pour comprendre l’ambition de « Michel, deux fois. », il faut se figurer le spectateur redevenu passant qui le lendemain de la représentation repasse devant les murs habillés de dessins. Il revivra alors le spectacle et se remémorera le choix qu’il a fait pour Michel. Que va-t-il se dire ? « À moi de choisir, maintenant ». Nous l’espérons.