Nadir est un spectacle pour trois funambules sur une structure-sculpture de grand format qui explore et décline le thème de la verticalité. L’idée est née du mot «nadir» qui désigne en astronomie, en opposition au zénith, le point de la sphère céleste représentatif de la direction verticale descendante.
Les auteurs du spectacle ont une conscience aiguë et instinctive du nadir dès qu’ils posent un pied sur un fil. Si le funambule venait à chuter, ce serait au nadir qu'aurait lieu l'impact. Nadir, c'est l'enfer, le fond, la chute. Mais si l’on voit plus loin, le nadir évoque aussi un ciel, celui de l'autre côté de la planète. Pour un observateur en Belgique, le ciel du nadir c'est celui de l’Océanie, où il fait jour quand en Europe il fait nuit. Un ciel tête en bas, fantasme d'autres vies rêvées. Il faut parfois descendre, pour remonter; traverser le centre de la terre pour avoir accès à d’autres étoiles. Nadir est la dualité: le ciel sens dessus-dessous.
Le poème de Friedrich von Schiller a largement inspiré l’univers de ce nouvel opus.
Les funambules dans Nadir osent dépasser la peur, appellent au risque, à la découverte de nouveaux points de vue, de chemins non usuels. Ils transforment l'espace qui les entoure en le parcourant à l'envers, en le contournant.
Mais au même temps, ils restent présents et conscients. Ils gardent des points d'appuis sûrs, perchés peut-être, mais très certainement présents. Il faut de l'ancrage pour décoller, ce qui est aussi la base de l'équilibre du funambule : les pieds poussent sur le câble, le poids du corps s'y enfonce, le barycentre doit rester bas, mais le haut du corps s'élance vers le haut.